Mesdames, Messieurs, Chers collègues, Chers partenaires,
Si nous sommes réunis ce soir, c’est pour célébrer ce qui nous relie tous : la fleur.
Elle n’est pas un simple produit, elle est un langage, un lien, un repère. Elle traverse nos vies, nos saisons et nos émotions.
C’est elle, la colonne vertébrale de notre métier et le moteur de nos décisions. Elle incarne à la fois la beauté, la fragilité et la responsabilité du vivant. Et c’est autour d’elle que nous construisons, jour après jour, le sens de notre action collective.
Je veux remercier notre Président pour la sincérité de sa vision. Ce qu’il vient de nous partager n’est pas seulement une direction : c’est une promesse. Celle d’un métier qui assume sa complexité, sa puissance et sa responsabilité. Cette vision, portée au plus haut niveau, nous donne à nous, les équipes, un espace de liberté rare : celui d’agir, d’innover et de transformer sans concession.
Je veux aussi saluer le Conseil d’administration pour votre confiance et votre audace.
Recruter une Directrice générale issue du management de transition, formée à l’École de Guerre Économique et aujourd’hui à l’École des Mines dans le Master RSE et Développement Durable, c’était un choix fort. Ce choix illustre votre volonté de faire de la RSE non pas une posture, mais une structure. Grâce à votre vision, vous avez inscrit durablement la responsabilité, la transparence et la conduite du changement dans l’ADN de l’Union et de l’École.
Pour la première fois de ma vie professionnelle, je dirige une stratégie sans avoir à reverser de dividendes à des actionnaires. Et cela change tout : cela libère la décision, le tempo, les priorités.
Ici, chaque choix n’a qu’une finalité, servir le métier, protéger la filière, préparer l’avenir.Cette responsabilité prend racine dans la fleur, dans sa portée sociale et culturelle autant que dans son économie.
Notre rôle, à l’UNF, est de préserver cet équilibre fragile entre émotion et exigence, tradition et innovation, nature et économie.Nos équipes portent cette transformation au quotidien. Elles avancent avec courage, parfois dans la complexité, toujours avec conviction. Elles incarnent la transition que nous voulons pour la filière : lucide, humaine et collective.L’intelligence de la main, celle du geste juste, ne sera jamais remplacée par l’intelligence artificielle.
Mais l’IA fait partie des défis à relever. Non comme une menace, mais comme un soutien. Nous avons formé l’ensemble de nos collaborateurs pour qu’elle devienne un levier d’agilité, pour simplifier l’administratif, réduire la charge mentale et redonner du temps à notre métier : pour créer, transmettre, faire éclore la beauté.
Cette charge mentale, justement, n’est pas une abstraction. Elle est quotidienne. Être fleuriste aujourd’hui, c’est produire, gérer, vendre, assurer la sécurité, répondre à la réglementation et aux attentes sociétales, tout en préservant la passion du métier.
Ces artisans ne manquent ni de talent ni de courage : ils manquent de temps, d’accompagnement et de reconnaissance.
La santé au travail est donc au cœur de notre responsabilité. Quand 80 % des salariés et 72 % des chefs d’entreprise sont des femmes, la santé hormonale devient un enjeu d’équité. Quand plus de 30 % des dirigeants se disent proches du burn-out, la santé mentale devient un enjeu vital. Et quand la réglementation sur la sécurité se durcit, il nous appartient d’accompagner, de former et de prévenir.
Ces sujets ne sont pas périphériques : ils conditionnent la pérennité même de notre métier.C’est pourquoi nous avons choisi d’agir, avec nos partenaires experts, en renforçant la prévention, la transparence et la montée en compétence.
La saisine récente de l’ANSES a rappelé notre devoir de transparence. Cette exigence, nous la prenons à bras le corps, en travaillant main dans la main avec les grossistes et les producteurs, car seule une filière unie peut se transformer durablement.
L’École Nationale des Fleuristes incarne cette dynamique. Entièrement digitalisée, elle offre aujourd’hui des parcours hybrides mêlant présentiel et distanciel pour permettre à chacun, artisans, salariés, reconversions, de se former sans quitter son entreprise. C’est un laboratoire du futur du travail artisanal : connecté, inclusif et exigeant.
Nos partenaires jouent un rôle essentiel dans cette transformation. Les grossistes, maillons clés de la filière, ont déjà fait évoluer leurs pratiques en indiquant désormais l’origine des fleurs sur leurs factures. Nous comptons sur votre engagement pour aller plus loin : intégrer les labels et certifications afin d’assurer une transparence totale vis-à-vis des consommateurs.
Je veux également saluer la présence ce soir de l’association De l’Or dans les Mains, qui partage nos valeurs (et remercier Émilie qui porte ce projet) : redonner du sens au geste, reconnecter la main et l’esprit, faire du travail manuel une fierté et une voie d’avenir. En intervenant dans les collèges, elle ouvre des perspectives à une jeunesse en quête de sens. Ensemble, nous construisons des passerelles entre transmission, responsabilité et création de valeur.
Notre métier reste attractif, profondément humain. Les jeunes et les clients nous poussent vers plus de cohérence, de durabilité, de traçabilité. Leur exigence n’est pas un frein : c’est une chance. Elle nous oblige à être à la hauteur, à incarner ce que nous défendons.
Car défendre la fleur, c’est défendre la vie. C’est aussi défendre un modèle de société : plus humain, plus durable, plus beau.
L’UNF et l’ENF sont aujourd’hui la Maison des Fleuristes, un lieu d’écoute, de réflexion et d’action, où se prépare le futur du travail, celui des fleuristes, des générations à venir et de tous ceux qui partagent cette passion du vivant.
Et cet avenir, nous le construirons ensemble, en conjuguant nos intelligences, celles de la main, du cœur et de la raison.
Merci.
Lili Tisseyre, Directrice Générale de l'UNF et de l'ENF
